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  • Photo du rédacteurAnaelle Colmou

Article pour le FILCOM 2018

LES MURS DE LA VILLE

Murs d’expression et d’information

L’écran de brique


Les murs ont toujours accueilli différents modes d’expression pour des revendications, de l’affichage politique ou de l’art. Supports de polémique ou de controverse, les murs bordelais ne font pas exception.


En ce mercredi matin, 10h15, la lumière dessine des ombres, Mister Kern, le pinceau à la main, est déjà perché sur son échelle. Son matériel étalé sur des cartons à pizza, il se dépêche de peindre avant que la peinture ne sèche. Une cigarette au-dessus de l’oreille, les yeux plissés, un jogging et Mister Kern débute son oeuvre.


Une expression éphémère

C’est l’association Pôle Magnetic qui est à l’origine des partenariats avec les différents artistes. Elle propose, chaque mois, un artiste, une œuvre, un message sur le M.U.R. (Modulable Urbain Réactif) de Bordeaux. Depuis 2014, c’est sur ce support de 35 m2 que des artistes locaux, internationaux et emblématiques du street art s'expriment. Cette plate-forme créative et récréative constitue un véritable espace de vie culturel. En effet, en plus d’être un support d’expression, le mur est également celui d’une école situé place Paul et Jean-Paul Avisseau. Partage, transmission et créativité sont les mots d’ordre de ce projet et de cet écran de brique.



Ce mois-ci, c’est Mister Kern qui a été choisi pour peindre le M.U.R. de Bordeaux. Artiste franco-argentin, il se lance dans l’univers du graffiti en 1995 en peignant illégalement sur les murs. Aujourd’hui, c’est sur un mur légal, consacré à cet art, qu’il a accepté de s’exercer. En place depuis l’aube, son œuvre commence à prendre forme. Des chiens sont représentés sur l’œuvre n°36, mais quel est le message véhiculé ? D’après l’artiste, c’est une allégorie sur l’école d’Athènes et les philosophes « Pourquoi ? Parce qu’il fait un temps de chien en ce moment, à tous les points de vue ». Politique, protection de l’environnement ou engagement, le graffiti est vecteur de messages.



Entamer une œuvre tout en sachant qu’elle va disparaître voilà ce qui, de prime abord, semblerait être bien contrariant. Une semaine, tel est le temps imparti pour réaliser la fresque et diffuser un message. Ce mode d’expression est à l’image du rythme de notre société actuelle « tout s’enchaîne, rien n’a de valeur » confie l’artiste. Les écrans véhiculent des messages, qu’ils soient de brique ou digitaux. Pour l’artiste, Internet est une opportunité « Les œuvres sont diffusées à travers le monde et ne s’effacent pas vraiment ».


Des murs polémiques

Il y a quelques mois, affiches et autocollants ont envahi la toile et les murs de la métropole bordelaise. À seulement deux heures de TGV, Bordeaux séduit de plus en plus les habitants de la capitale parisienne. Le message des affiches est simple « Parisien rentre chez toi ». Les stickers se sont répandus dans l’ensemble de la ville. Cependant, les personnes à l’origine de cette diffusion massive restent anonymes. Les réactions à ces affiches sur Twitter ont été nombreuses, utilisant le hashtag #ParisienRentreChezToi. Aujourd’hui, de simples autocollants sur les murs peuvent créer la polémique.



Une autre campagne affichée sur les murs de Béziers, a fait le buzz. Le maire de la ville a mis en place, des affiches à caractères déplacés et violents notamment à l’égard des femmes. Immédiatement, de vives réactions sur les réseaux sociaux ont vu le jour du côté des politiques et des citoyens. Cette action, ayant pour but d’attirer l’attention, a fait polémique grâce à ses messages chocs sur les murs de la ville. Après de nombreuses réclamations, la campagne a finalement été retirée des murs au bout de cinq jours.



Ces deux exemples montrent que le lien entre murs dans la ville et buzz sur les réseaux sociaux est de plus en plus étroit. Les réseaux sociaux amplifient les polémiques des murs.



Nos écrans de télévision, de téléphone ou d’ordinateur ont pris une place considérable et font partie intégrante de notre quotidien. Une idée à exprimer, les murs utilisés comme supports, une photo sur Instagram, un tweet ou un article de presse et l’information est diffusée. L’information se propage désormais à grande vitesse. Les “murs” Facebook de 2004 ont pris le relais de l’affichage sur les murs d’hier.


Anaëlle Colmou, Victorine Coulon


Coordonnées : Pôle Magnetic : polemagnetic@live.fr, pas de locaux

Propositions d’exergues : « Ce mode d’expression est à l’image du rythme de notre société actuelle. » ou « Le lien entre murs dans la ville et buzz sur les réseaux sociaux est de plus en plus étroit. »

Crédits Photo : Victorine Coulon

Article validé par Léa Campistron.

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